Comment s’imposer en tant que manager ?

Obtenir une promotion est une vraie satisfaction, mais passer au niveau supérieur s’accompagne également d’une certaine appréhension, et ce, surtout quand on est jeune manager ! Comment gérer les personnalités difficiles ? Comment prenez-vous sa place ? Quelles sont les erreurs à éviter ? La réponse avec Laurence Bonhomme, consultante et coach pour Practeam.

  1. Jouer à Little Chef

Profil : Lorsque nous prenons position, nous pouvons être tentés de tomber dans le registre de « Je vais tout changer » et de vouloir faire tabula rasa de tout ce qui a été entrepris auparavant, y compris les meilleurs. Nous souhaitons dès le départ établir son autorité et imposer ses idées, sans prendre le pouls de notre équipe.

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Pourquoi c’est nuisible : Un peu grisé par cette promotion, vous pouvez carrément succomber à la vantardise en déblatant « J’ai fait ça, j’ai fait ça » qui aura le don d’ennuyer le équipes. Une attitude qui peut au contraire trahir un manque de confiance en soi.

Le conseil du coach : « Ce type de comportement est souvent très mal perçu par les équipes. Il faut plutôt essayer de se mettre à la portée des gens et ne pas vouloir ressembler à un super-héros, explique Laurence Bonhomme. Nous devons prendre la température de l’équipe et écouter ce qui a bien ou mal fonctionné jusqu’à présent. » Et d’ajouter : « Ce sont nos compétences et nos actions qui vont naturellement établir notre autorité ».

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  1. N’osez pas prendre votre place

Le profil : Contrairement au petit chef, certains d’entre nous auront du mal à adopter cette nouvelle posture managériale, et auront tendance à se fondre dans l’équipe en se mettant sur un pied d’égalité.

Pourquoi c’est nuisible : « Être accessible, c’est bien, mais il ne faut pas oublier les trois fonctions fondamentales du manager : il donne les objectifs, supervise ses équipes pour que le travail soit fait et dirige l’équipe dans le sens de la stratégie », se souvient Laurence Bonhomme.

Le conseil du coach : « Quand on ose, on est reconnu comme un manager, et pas seulement comme un pion de la hiérarchie », martèle le coach. Pour ce faire, il faut renforcer la confiance en soi en énumérant, par exemple, les qualités qui nous donnent la légitimité d’occuper ce rôle de gestionnaire. Si vous ne vous sentez pas à l’aise dans votre rôle de responsable, vous pouvez demander une formation en gestion, en interne ou en externe.

  1. Vouloir être la grande petite amie

Profil : Parfois, le manager n’assume pas vraiment sa position, et préfère jouer de bons amis avec son équipe, se projetant plus de leur côté que de celui « Par exemple, j’ai eu le cas d’une personne qui voulait ressembler à quelqu’un de gentil et qui se plaignait tout le temps, comme pour créer un formulaire de connivance », déclare Laurence Bonhomme.

Pourquoi est-ce dangereux : « Le manager doit donner l’exemple, si il critique également l’organisation, comment peut -il motiver ses troupes ? explique le consultant.

Le conseil du coach : Laurence Bonhomme prône le management par l’exemplarité, que les équipes veulent pouvoir se motiver. « On peut avoir des relations de sympathie, mais il faut imposer des limites, éviter de se faire trop ami-ami dans le contexte du travail », conseille le coach.

  1. ÉCHAPPER AUX PERSONNALITÉS DIFFICILES

Profil : Lorsque nous prenons position, il se peut que nous devions gérer des personnes qui souhaitaient la même promotion que nous ou qui sont tout simplement plus âgées que nous. « C’est arrivé à moi et en plus, c’était un homme », se souvient Laurence Bonhomme.

Pourquoi c’est nuisible : Le piège serait alors de faire taire l’inconfort et d’éviter la confrontation, ce qui mettrait les deux personnes dans une situation inconfortable et peu propice au travail. Celui qui a manqué sa promotion pourrait être tenté de mettre des bâtons dans les roues de son supérieur, ou pour retenir des informations. De son côté, le manager peut se sentir très mal à l’aise et ne pas réussir à imposer ses décisions.

Le conseil du coach : surtout, ne fuyez pas le problème. Il faut oser affronter, mais avec l’idée du dialogue et du partage. « Par exemple, vous pouvez aller voir la personne et lui dire : « Je sais que vous vouliez le poste, je voulais savoir comment vous le faites ». Cela permet de désamorcer certaines choses. Il ne sert à rien d’essayer d’être « gentil », c’est mieux pour que les choses sortent », explique Laurence Bonhomme. Elle conseille également d’écouter notre intuition si vous ne vous sentez pas bien. « Au cours de cette confrontation, soit je réaffirme ma position, soit je montre que j’entends la demande de l’autre personne et qu’il y a certainement un moyen de régler les choses », poursuit le coach.

5. Laissez-vous guider par votre n 1

Profil : Le jeune manager peut avoir tendance à se laisser guider par son n 1 et à perdre toute autonomie dans sa fonction. Il laissera son n 1 décider lui-même de certaines questions ou problèmes.

Pourquoi c’est nuisible : Le n 1 aura tout le champ libre pour agir directement sur les équipes en « bi-passant » le manager. Dans ce cas, les équipes auront tendance à négocier directement avec le n 1, percevant leur manager comme une personne ayant un faible pouvoir de décision et n’étant qu’un pion dans l’entreprise.

Le conseil du coach : « Il faut recadrer les grandes lignes de nos missions avec notre supérieur et redéfinir nos zones d’autonomie (ce que je peux faire et ne pas faire sans le lui en référer). Nous devons faire nous-mêmes des annonces importantes à nos équipes. Si nous ne sommes pas entièrement d’accord avec les lignes directrices à adopter, il est préférable d’en discuter avec votre n 1 afin de trouver les arguments pour convaincre notre équipe. Bref, l’art du management est de savoir s’imposer en douceur avec son n 1 et son équipe » conclut LaurenceBonhomme.

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