Diplôme des entrepreneurs : quelle est la formation la plus courante ?

63 %. Ce chiffre s’invite dans la conversation comme un pavé dans la mare : c’est la part des créateurs d’entreprise français qui affichent au moins un Bac+2 au compteur, alors que le droit ne réclame aucun diplôme pour se lancer. Les cursus en gestion et commerce raflent la mise, bien loin devant les formations techniques ou artistiques. Une toile de fond qui en dit long sur les choix et les réflexes des nouveaux entrepreneurs.

La loi ne verrouille pas l’accès à la création d’entreprise, sauf pour quelques secteurs encadrés. Pourtant, l’INSEE le martèle : fréquenter une formation dédiée ou bénéficier d’un accompagnement spécialisé fait grimper les chances de réussite. Derrière la pluralité des parcours, des constantes émergent dans les chemins empruntés par celles et ceux qui créent leur boîte.

Faut-il vraiment un diplôme pour se lancer dans l’entrepreneuriat ?

En France, le diplôme n’est pas une étape imposée pour devenir entrepreneur. Le cadre légal reste ouvert : chacun peut créer sa société, adopter le statut micro, ou choisir le statut d’auto-entrepreneur sans prérequis scolaire. Résultat ? Des profils variés, de l’autodidacte passionné au diplômé d’école prestigieuse, tous réunis par l’envie d’entreprendre.

Cela dit, certaines activités réglementées exigent un diplôme ou une qualification pour démarrer. Dans l’artisanat, impossible de s’installer sans CAP ou Brevet Professionnel dans de nombreux métiers. Quant aux professions libérales, avocats, experts-comptables, architectes, elles imposent aussi leurs diplômes et conditions d’accès. Objectif : garantir la qualité du service et protéger le public.

Mais pour la grande majorité des secteurs, aucune barrière académique. Beaucoup d’autodidactes misent sur l’expérience, l’entourage et l’adaptabilité pour réussir. La réussite ne tient pas qu’à un papier, mais à une combinaison de compétences, de persévérance et d’engagement. La France ne manque pas d’exemples d’entrepreneurs avec succès qui ont bâti leur parcours sans diplôme élevé, portés par la détermination et la flexibilité.

Pour clarifier les principaux cas de figure, voici ce qu’il faut retenir :

  • Le diplôme est requis pour les activités réglementées, telles que l’artisanat ou certaines professions libérales.
  • Dans tous les autres secteurs, l’entrepreneuriat est accessible à tous, indépendamment du cursus ou du diplôme.

Panorama des formations et parcours qui mènent à la création d’entreprise

Les formations à la création d’entreprise couvrent un vaste éventail de profils. Pour certains, l’aventure commence dès le lycée avec un CAP, un BTS ou un Brevet Professionnel. L’université propose ensuite des licences professionnelles, des masters ou des diplômes universitaires orientés gestion, management ou innovation. Les écoles de commerce et les IAE n’hésitent plus à intégrer des parcours dédiés à l’entrepreneuriat, souvent enrichis de stages, d’incubateurs et d’un accompagnement personnalisé.

La formation continue change la donne pour les actifs en reconversion ou ceux qui portent un projet plus avancé. Les chambres de commerce et d’industrie (CCI) et les chambres de métiers et de l’artisanat (CMA) proposent des modules courts, axés sur les aspects concrets de la création d’entreprise : business plan, choix du statut, gestion, comptabilité. Des structures comme Bpifrance Création et BGE ajoutent à l’offre des ateliers pratiques, des conseils sur la durée et un accompagnement rapproché.

Certains dispositifs publics, tels que France Travail ou le Compte personnel de formation (CPF), financent des formations certifiantes accessibles à tous, salariés comme demandeurs d’emploi. Les incubateurs universitaires, souvent liés à des écoles ou universités, permettent de confronter une idée au réel, de bénéficier de mentors et d’élargir son réseau.

Quelques points forts émergent de cette diversité de parcours :

  • Les études en gestion, commerce et management restent les voies favorites des créateurs, mais les formations techniques et l’autoformation gagnent du terrain.
  • La variété des dispositifs, du CAP à l’accompagnement individuel, reflète la pluralité des chemins qui mènent à l’entreprise.

Zoom sur les diplômes les plus courants chez les entrepreneurs aujourd’hui

La majorité des entrepreneurs en France détiennent un diplôme de l’enseignement supérieur. Cette réalité concerne aussi bien les dirigeants de sociétés que les micro-entrepreneurs, même si les diplômes varient selon les secteurs. Un tiers des chefs d’entreprise n’a pas poursuivi d’études supérieures, preuve que l’accès à l’entrepreneuriat reste ouvert à de nombreux profils.

Les filières les plus fréquentes parmi les fondateurs d’entreprise se distinguent nettement :

  • Les BTS et BUT (bac+2 ou bac+3) occupent une place de choix dans les domaines techniques, le commerce ou la gestion.
  • Les licences professionnelles et DU (diplômes d’université) séduisent ceux qui veulent conjuguer expertise métier et bases solides en management.
  • Les masters, MBA ou MSc obtenus dans des universités, IAE ou grandes écoles (HEC, ESSEC, emlyon, Skema) forment une génération d’entrepreneurs familiers de l’innovation et du pilotage de projet.
  • Dans le secteur de l’artisanat et chez certaines professions libérales, le CAP ou le Brevet Professionnel reste la référence, en réponse aux obligations réglementaires.

Le tableau n’est pas uniforme. Les formations généralistes en gestion ou management tirent leur épingle du jeu, mais la création d’entreprise s’appuie aussi sur des cursus techniques, professionnels ou issus de l’expérience directe. L’essor des modules spécialisés, mastères en entrepreneuriat, parcours centrés sur l’innovation, illustre les nouveaux besoins des créateurs d’aujourd’hui.

Femme diplômée souriante devant université ensoleillée

Bien choisir sa formation : conseils pour passer de l’idée à l’action

Tout commence par une étape clé : définir son projet entrepreneurial. Avant de choisir une formation, il s’agit de cerner le secteur, d’identifier le modèle économique, d’anticiper les compétences à renforcer. Monter une activité dans l’artisanat, la tech ou le conseil ne demande pas les mêmes outils, ni les mêmes parcours d’apprentissage.

Les compétences entrepreneuriales dépassent largement le marketing ou la gestion. La finance, l’organisation, la souplesse d’esprit, la capacité à fédérer un groupe ou à tisser un réseau solide : autant de leviers décisifs. Une formation ciblée permet de consolider ses acquis ou de combler des points faibles.

L’offre actuelle s’adapte à chaque profil et à chaque besoin. Voici les principales options à explorer :

  • Formations courtes ou modules certifiants pour renforcer la gestion ou la communication.
  • Parcours diplômants, du BTS au master, pour acquérir une vision globale et des compétences approfondies.
  • Accompagnements via les CCI, chambres de métiers ou Bpifrance Création pour structurer un projet et élaborer un business plan.

Le format dépend du contexte personnel. Certains préfèrent l’enseignement initial en école ou à l’université ; d’autres optent pour la formation continue, parfois financée par le CPF ou France Travail. Les incubateurs universitaires offrent un terrain d’expérimentation, un accès au mentorat et à tout un écosystème professionnel.

En définitive, choisir une formation cohérente avec son ambition reste le fil rouge. Le diplôme ne fait pas tout, mais une formation sur-mesure alimente le projet et pose les bases d’un démarrage solide. L’aventure démarre là où se croisent la curiosité, la préparation et l’audace de franchir le premier pas.

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